L’agriculture est la seule activité économique qui utilise l’espace et le territoire pour s’organiser et se développer .
C’est un bien – ou un facteur de production – qui n’est pas reproductible; (tout au moins à grande échelle – par le travail humain. Il s’agit d’une “ donnée de la nature ” qui est limitée dans l’espace);
1. Les facteurs naturels et climatiques vont distinguer les sols cultivables de ceux qui ne le sont pas; (le stock de terres cultivables est largement exploité – les terres vierges ou les espaces à conquérir pour les cultures et l’élevage sont, dans la zone Méditerranée, extrêmement limitées.);
2. C’est également un bien qui fait l’objet d’un monopole de la part soit de l’ État, soit de fractions de la société, soit des deux à la fois; (le développement d’activité à l’intérieur de ce secteur est conditionné soit par des droits d’accès à l’usage (l’exploitation), soit par des droits de propriété).
Ils sont souvent de natures spéculatives, les interventions des pouvoirs publics viennent corriger le fonctionnement de ces marchés. Ces marchés vont dépendre :
1) des flux et du stock de terres disponibles au niveau national ;
2) des facteurs démographiques : (taux de croissance naturel de la population, répartition entre urbains et ruraux. Si par exemple l’exode rural est supérieur aux croîts naturels des populations actives, l’offre de terre aura tendance à augmenter et inversement) ;
3) des facteurs socio-juridiques :(qui renvoient aux statuts fonciers, aux systèmes de successions et d’héritages, aux coutumes et pratiques en usage selon les pays) ;
4) des facteurs économiques (avec la rentabilité de la localisation du placement financier du produit, des variations des taux d’intérêts, des politiques agricoles favorisant ou non les départs des agriculteurs (politique d’aide d’installation, de primes de départ etc.);
L’analyse de la question foncière mérite un bref rappel du contexte dans lequel elle se pose.
Le processus de modernisation de l’agriculture s’est intégré dans une stratégie d’accumulation du capital qui a conduit à adopter des stratégies de restructuration des exploitations agricoles où le capital s’est substitué au travail et où l’intensification recherchée a visé la production à moindre coût d’une ration alimentaire au profit des populations urbaines.
Les politiques agricoles dans ses dimensions multiples ont consisté à mettre en place
– des mécanismes économiques (prix et revenus agricoles, crédit, investissements,…);
– institutionnels (formation du capital humain, organisation de la recherche agronomique, structures de représentation des agriculteurs);
– juridiques (lois foncières, législations commerciales et fiscales, régime social et de protection) en conformité avec les objectifs fondamentaux et les stratégies de développement économique adoptées.
Il convient de noter que les structures foncières (orientées vers la constitution d’exploitations de taille – foncière – optimale, en rapport avec la contrainte économique et la nécessité de produire plus et à moindre coût) étaient promues par une politique foncière adaptée.
Les voies empruntées par cette modernisation agricole ont produit les effets que nous connaissons aujourd’hui;
1. Le nombre d’exploitations a été divisé par 2,5 au cours de ces trois dernières décennies en France et la population active agricole représente moins de 4 % de la population active totale en 1999 (taux qui est inférieur au nombre de retraités agricoles) contre près de 25 % en 1960;
2. La taille des exploitations a augmenté (38,5 ha/exploitation en 1995 en France contre 19 ha en 1965), les volumes de capital détenu par exploitant de même que les chiffres d’affaires par unité d’exploitation ont également enregistré des accroissements continues.
3. Les productivités et les rendements agricoles ont été tels que les pays industrialisés résultants de la surproduction agricole extrêmement coûteux pour les budgets publics.
4. Les populations agricoles actives en excédent, suite aux restructurations des exploitations, ont trouvé un exutoire dans les emplois crées par l’expansion industrielle. Les départs massifs des petits exploitants (et/ou des propriétaires exploitants ) et l’exode agricole ont été régulés par l’organisation d’un marché du travail fortement déterminé par le développement des autres secteurs de l’activité économique (industrie et services).
1. ils se résument dans la gestion raisonnée des ressources naturelles pour résoudre les questions de pollution des sols agricoles et des nappes phréatiques (nitrates);
2. dans la lutte contre la dévitalisation et la désertification des zones rurales (4 % d’actifs agricoles a en charge de la gestion des deux –tiers de l’espace français);
3. dans le développement des produits de qualité, dans la diversification des activités agricoles et la promotion de la multifonctionnalité de l’agriculture;
4. dans le soutien des revenus et la formation aux métiers agricoles.
Celle au patrimoine foncier en premier lieu- est le produit d’une histoire des sociétés, des formes d’organisation sociale dont elles se dotent pour gérer leurs ressources (naturelles et économiques); Les caractères spécifiques de l’évolution foncière D’un point de vue historique, avant la période coloniale l’organisation de l’espace agricole se caractérisait, d’une part, par une adaptation des populations rurales aux éléments offerts par le milieu naturel, et d’autre part, par l’élaboration de systèmes de production et de propriété propres à chacun des domaines bio-climatiques;
L’organisation foncière ancienne conciliait ainsi la gestion collective de l’espace agricole et l’appropriation individuelle du sol.
1. La période coloniale bouleversa brutalement cette organisation. La colonisation du territoire se fera sur la base d’une mise en valeur d’un espace agricole dit utile spécialisant des régions (disposant généralement de bonnes potentialités naturelles) dans des cultures spéculatives et de rente.
2. Elle développera – via les lois foncières- un mode de propriété du sol qui visait essentiellement la transformation des formes sociales antérieures d’organisation de l’activité agricole (organisation collective, familiale et/ou tribale).
• Elle a favorisé en Algérie, le développement de grandes propriétés foncières. Les modes d’exploitation et de propriété du sol qui ont été promus par la colonisation (Le 14 juillet 1865, un sénatus-consulte, loi Warnier 1873) ont considérablement freiné et/ou ajourné le processus (déjà contrarié par le passé) de constitution d’une paysannerie algérienne –dotés de titres permanents de propriété- au sens moderne du terme;
• A la sortie de la lutte de libération, la paysannerie (au sens réel du terme) est minoritaire. Les fellahs algériens sont représentés par des populations déracinées formées majoritairement de salariés agricoles, de saisonniers, de chômeurs ruraux et de khammès. En ce sens l’autogestion et le mode collectif d’exploitation des terres qu’elle impose en 1963 n’est pas le fruit d’un hasard historique.
1. En Algérie, plus de la moitié de la Superficie Agricole Utile SAU est de statut privé;
2. Les terres Melk sont exploitées ou gérées par le droit musulman (cf. règles d’héritage et de succession, droit de chafaâ,…);
3. Les modes de faire-valoir (directs et indirects) ne sont plus soumises à des conditionnalités particulières (comme ce fut le cas dans le cadre de la loi de Révolution agraire);
4. Les problèmes d’immatriculation, d’hypothèques, de cadastre, d’enregistrement et d’inscription au livre foncier sont en cours actuellement;
5. Le régime juridique de ces terres n’a pas, en outre, pas freiné le processus de morcellement des exploitations et d’extension du micro- fundisme préjudiciables au progrès technique et à l’augmentation de la productivité du travail dans l’agriculture;
6. Les terres du domaine privé de l’ Etat – 2,8 millions d’hectares – ont été attribuées en jouissance perpétuelle à des exploitants agricoles dans le cadre de la loi 87-19 adoptée en novembre 1987; Elles sont gérées sous forme d’exploitations agricoles collectives (EAC) ou d’exploitations agricoles individuelles (EAI);
7. L’innovation juridique introduite – dans le cadre d’un projet libéral de réformes agricoles – était la séparation entre le droit de propriété (le droit sur le sol appartient à l’ État) et le droit d’exploitation (droit portant sur l’ensemble des actifs agricoles et qui est transféré aux exploitants bénéficiaires).
1/ 70% de « petites » exploitations avec une superficie comprise entre 0,1 et moins de 10 ha; occupent 25,4% de la SAU totale;
2/ 22,6% de « moyennes » exploitations avec une superficie comprise entre 10 et moins 50 ha détiennent 51,8 % de la SAU totale;
3/ 1,9 % de « grandes » exploitations avec une superficie égale ou supérieure à 50 ha qui représentent 22,7 % de la SAU totale. Dans cette catégorie, les exploitations de 200 ha et plus, occupant 5,4% de la SAU totale, ne représentent que 0,1% du nombre total des exploitations.
• Les théories de la rente foncière élaborées par l’école classique (et dont le plus illustre représentant est Ricardo) ainsi que les développements critiques apportés par Marx constituent la principale source de référence théorique et conceptuelle .
• Les approches ricardiennes et marxiennes distinguent deux types de rente :
David RICARDO (1886) donne les définitions suivantes de la rente foncière :
“ La rente est cette portion du produit de la terre que l’on paye au propriétaire pour avoir le droit d’exploiter les facultés productives originelles et impérissables du sol ”.
Source: C.OMARI -2010 ENSA- DER
Suivez Nous sur: Facebook, Twitter, Pintetrest
DEFIS ET ENJEUX DES ZONES RURALES ALGERIEN la prise de conscience de la situation de…
Création et conduite d’une pépinière agrumicole (plants Agrumes) Définition La pépinière est une unité de…
تقنيات زراعة وانتاج القمح الصلب و اللين يقسم القمح الى نوعين رئيسين هما: 1 -…
Evaluation de l’expérience de « l’intensification de l’agriculture dans les zones d’épandage de crues » des campagnes…
الزراعة بماء البحر، هل تصبح مساهم قوى فى حل مشكلة الغذاء والمياه ؟ طريقة الزراعة…
I- Importance de la fertilisation des céréales Les zones céréalières du Nord de l’Algérie sont…