Cela ne signifie pas forcément qu’il faille lui apporter un ou des engrais fournissant ces éléments, surtout si le terrain est bien pourvu et la rotation correcte mais un épandage de fumier bien mulché ou de compost peut être bienvenu.
D’autant plus que les éléments ainsi incorporés vont être « préparés » pour les cultures à venir.
Une culture bien réussie de colza fourrager donne en général 4 à 7 tonnes/ha de MS assez riches en énergie et en matières azotées.
La composition de la matière verte du colza est en gros la suivante :
Cela signifie qu’un hectare de colza bien réussi peut produire environ 5 000 unités fourragères et 1 000 kg de matières azotées digestibles par hectare.
Le colza peut être récolté en pâturage, en affouragement, en vert ou même en ensilage.
Dans ce dernier cas toutefois la teneur élevée en eau constitue un handicap pour réussir une bonne conservation. Il vaut mieux éviter dans la mesure du possible cette forme de récolte du colza sauf si on y est vraiment obligé (pâturage impossible, gel.).
Notons que l’ensilage est facilité si on incorpore de la paille hachée à la matière verte récoltée. Paille et colza doivent être intimement mélangés ou, à la rigueur, disposés en couches alternées de faible épaisseur (10 cm).
Le produit obtenu a évidemment une valeur alimentaire moindre que celle du colza pur : si on ajoute 150 kg de paille par tonne de fourrage vert à 10 % de MS, on obtient un produit : à otwot°, 5 UF par kg de MS comme indiqué dans le tableau ci-dessous :
La meilleure méthode d’exploitation est, comme dans le cas du chou, l’affouragement en vert car c’est elle qui permet de respecter le mieux la structure du sol et de fournir aux animaux un aliment frais et de bonne qualité.
Le pâturage est une bonne solution également à condition de ne pas compacter le terrain, il faut donc le réserver aux sols sains.
Attention aux risques d’accident, notamment de météorisation, lors du pâturage. Pour les limiter, donnez au préalable un peu de foin ou de paille. Rationnez en utilisant un fil électrique, quitte à déplacer ce dernier en cours de journée. Évitez si possible de mettre les vaches au pâturage pendant les heures chaudes de l’après-midi.
Le colza frais peut apporter sans inconvénient la moitié de la matière sèche de la ration.
Il doit être récolté de préférence au moment où sa production est maximale en quantité, en qualité et en appétence. Cela se produit en général un peu avant la floraison. Ensuite valeur alimentaire et digestibilité diminuent.
Comme les autres crucifères, le colza peut communiquer une odeur au lait. Évitez de le faire consommer juste avant la traite et surtout ne stockez pas de colza à proximité des installations de traite ni sous les stabulations. Exemples de rations comportant du colza :
Ces trois rations doivent permettre de couvrir les besoins d’une vache produisant environ 18 kg de lait par jour avec un apport modeste de mélange céréalier du type triticale — pois (un à trois kilos/jour selon les cas).
On distingue des variétés de printemps, plus ou moins alternatives et des variétés d’hiver, non alternatives, plus résistantes au froid et qui poussent habituellement moins vite.
Parmi les variétés de printemps, Liho est connue de puis de nombreuses années. C’est une variété à végétation rapide (10 semaines) qui résiste aux gelées pas trop fortes. Semé en dérobée à partir de juillet août, il fournit du fourrage à partir de septembre jusqu’au cœur de l’hiver. Brio à un comportement analogue.
En semant des variétés d’hiver de type Arvor en août septembre, on récolte du fourrage vert au tout début du printemps.
Enfin, les variétés de printemps semées de bonne heure (avril) produisent du fourrage vert au cœur de l’été (juillet août).
On a donc là une possibilité de production bien étalée qui dépasse le cadre de la fourniture de fourrage vert pendant la mauvaise saison d’où nous sommes partis pour conduire cette réflexion sur le colza fourrager.
La surface à ensemencer dépend bien entendu de la place que l’on accorde au colza dans la ration, elle dépend aussi de la durée pendant laquelle on peut exploiter chaque variété. Si deux variétés ont une production/hectare équivalente mais étalée sur deux semaines pour l’une et sur un mois pour l’autre, on peut cultiver la seconde sur une surface double de la première sans risques de pertes.
Fixons les idées en disant que pour distribuer environ 40 kg de colza par vache et par jour avec une variété exploitable 2 semaines, on peut prévoir environ 2 ares par vache. Avec un colza d’hiver exploitable une quarantaine de jours ou un peu plus, on peut prévoir 4 à 5 ares par vache.
Le tableau ci-dessous donne quelques exemples de variétés en fonction de leur souplesse d’utilisation.
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