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LAIT: LES FAUSSES BONNES SOLUTIONS EN Algérie

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LAIT: LES FAUSSES BONNES SOLUTIONS DU PRESIDENT TEBBOUNE, Tenir compte du climat semi-aride

LAIT: LES FAUSSES BONNES SOLUTIONS en Algérie
LAIT: LES FAUSSES BONNES SOLUTIONS en Algérie
Lors de l’ouverture de la Foire de la production nationale, en rencontrant des investisseurs, le président Tebboune a parlé de la nécessité de méga-ferme laitière pour réduire les importations de lait en poudre. Il a également promis à un investisseur privé, le PDG des Laiteries Soummam de lui accorder des terres. Croire que comme en Normandie nous sommes capables de produire du lait est une douce illusion. Le Hirak doit s’emparer de la question agricole.

LES RECENTES DECLARATIONS DU PRESIDENT TEBBOUNE

Selon le MADR qui rapporte ses propos, le Président Tebboune a déclaré: “Il faut créer de grandes fermes pour l’élevage des vaches pour réduire la facture d’importation de lait Le Président de la République, Abdelmajid Tebboune, a considéré, dimanche, la réduction de la facture d’importation de lait comme la priorité des programmes à venir.
Lors de l’ouverture de l’exposition de la production locale, il a invité les agriculteurs et les spécialistes du domaine à la nécessité de créer de grandes fermes pour l’élevage de vaches, ce qui permettra de réduire la facture des importations. Il a indiqué dans le même contexte que la crise de la poudre de lait ne peut pas être éliminée avec un agriculteur qui contient seulement 500 vaches, mais il a montré la nécessité de fournir des fermes qui comprennent plus de 15 000 vaches.”
Ces propos sont tout simplement déplorables et démoralisants pour tous ceus qui souhaitent une agriculture durable et créatrices d’emplois pour nos jeunes.”Tout cela pour ça”pourrait-on dire. Il nous semble que ces propos ont été prononcés sous le coup de l’émotion et de la nécessité de réduire les importations. Mais, manifestement le Président est mal informé de la situation réelle du pays. Il nous semble qu’il devrait s’entourer d’experts en matière d’agronomie et d’écologie; une “task force” comme avait encore tout récemment un premier ministre.

L’ALGERIE UN PAYS QUI MANQUE DEAU

Mr Tebboune devrait relire l’entretien accordé par le Professeur Bessaoud à El Watan le 1 août 2016 «Ce qu’impose l’impératif de la sécurité alimentaire…». Il devrait avoir sur sa table de chevet l’ensemble des réflexions de cet éminent chercheur.
C’est ce mythe d’une Algérie riche en ressources naturelles qui a fondé le pari fait sur l’agriculture saharienne depuis les années 1980. Je tiens à rappeler que les réserves en eau sont certes immenses (plus de 30 000 milliards de m3 emmagasinés depuis des millions d’années dans les nappes du complexe terminal et du continental intercalaire qui débordent sur le Tunisie et la Libye) mais épuisables. Exploitées depuis plus d’un siècle, ces nappes sont à l’origine du développement urbain et agricole de la région et des villes du Sud…
Les puits et forages profonds dont certains descendent à plus de 1000 mètres se sont multipliés au cours des trente dernières années, et il y a aujourd’hui risque d’une surexploitation de ces nappes profondes car chaque ha attribué au Sud s’accompagne d’une affectation/consommation d’eau comprise en moyenne entre 10 000 et 15 000 m3 d’eau par ha et par an.
Les eaux de l’aquifère sont fortement minéralisées (2 à 5 g/l de sels), sans évoquer d’autres perturbations géologiques en cours (infiltration des eaux des chotts suite aux affaissements de la nappe, assèchement des sources d’eau…). Biskra et Oued Souf sont menacés à terme. C’est pourquoi il faut inscrire la durabilité dans la conquête de nouvelles terres au Sud. Si l’on doit poursuivre l’exploitation des ressources du Sud, il faut impérativement définir les règles d’une gestion raisonnée de l’eau et des cultures à installer, contrôler les débits de pompage, et mettre en place un outil de suivi environnemental et d’évaluation de l’état des ressources.
Protéger les ressources rares, les systèmes écologiques et les patrimoines naturels du pays dans un contexte de changement climatique constitue un défi capital, car ces ressources constituent le déterminant d’une croissance des productions et des productivités du travail et des sols. Ce défi met l’Etat dans l’obligation d’inscrire la durabilité des modes de production comme un élément clé de sa politique agricole.

LE LAIT MAIS AUSSI LES PROTEINES VEGETALES

Nos responsables politiques restent sur des idées du passé. Ils ne voient de solution que dans le modèle de consommation alimentaire occidental. Or, ce modèle est basé sur les produits animaux. Mais l’aridité du pays ne nous permet pas de garantir à tous viande, lait et fromage. Il nous faut aussi compter sur les protéines végétales. Le couscous aux pois chiche donne un bon équilibre en matières d’acides aminés essentiels.
Il est également possible d’introduire plus de protéines végétales dans des steacks hachés, merguez, cashir et autres plats préparés par l’agro-alimentaire.
Par ailleurs, il est possible de produire des laits végétaux: lait de riz, d’avoine, de pois chiche, de soja, d’amandes. Or, les décideurs ne semblent en avoir jamais entendu parler. Une remarque en passant: investisseurs, jeunes diplômés, il y a là des opportunités fabuleuses.

ALGERIE, PENSER AGRICULTURE FAMILIALE

Les campagnes algériennes occupent 1 million de familles. Il s’agit de les aider à produire. Leur activité crée de l’emploi et évite l’exode rural. (à suivre)

HIRAK, POUR UNE PLATE FORME DE REVENDICATIONS AGRICOLES

Nous ne doutons pas des bonnes intentions du Président Tebboune, mais c’est aux premiers concernés de défendre leur avenir. Aussi agriculteurs mais aussi consommateurs doivent s’élever avec force contre une politique qui voudrait que ce soit de grands groupes privés qui décident de notre avenir alimentaire. Chacun a suivi l’affaire Chikhoune et du groupe US fantôme qui promettait monts et merveilles.
La tâche du Hirak Filahi est donc plus que jamais d’élaborer une plate-forme de revendications pour une agriculture résiliente et profitant à tous les Algériens. Il s’agit d’une tâche urgente. Avec la baisse des revenus pétroliers, la remontée du taux de natalité (chaque année la population augmente de près d’un million de personnes), l’avancée du désert et le réchauffement climatique).



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